dimanche 19 avril 2020

(Nord-Pas-de-Calais) Trésors perdus, cachés, oubliés des régions de France


(Nord-Pas-de-Calais) Trésors perdus, cachés, oubliés des régions de France

Chère amis lecteurs et lectrices, suite à une demande de Jérôme un de nos fidèles lecteurs, je vais publier aujourd’hui un article consacrés aux trésors de l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais proposé par M. Audinot à travers ces années de recherche des trésors perdus au cours des siècles.



Nord (59) : 


BERGUES (59380) - Trésor de ville martyre

Le village de Bergues regorge de traditions relatives à des trésors cachés au temps où la ville fut mise à sac à plusieurs reprises, sous motif de guerres de Religion. Ce ne sont pas là que des légendes. En 1911, la pioche d’un maçon travaillant dans des ruines exhuma 192 pièces d’or frappées à l’effigie de Charles Quint. Le trésor du monastère Saint-Winoc, dont il ne reste plus pierre sur pierre, et qui se trouvait sur l’éminence du Berg, reste, lui, introuvable depuis La Révolution.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Saint-Winoc
  
BOURSIES (59400) - Les trésors des moines
 
On a toujours prétendu à Boursies qu’un vaste souterrain, partant du hameau de Démicourt, reliait l’ancien moulin des moines, de nos jours disparu.
En effet en 1869, lors de la reconstruction de l'église, des souterrains refuges furent découverts.
Attirés par la bonne affaire qu’ils pensaient y faire, plusieurs habitants de Boursies descendirent dans les dédales souterrains. Un ancien maire de Boursies fut certainement le plus vaillant, il suivit l’allée principale de ce qui semble être d’anciennes muches, c’est-à-dire des souterrains-refuges, sur une bonne centaine de mètres, se heurtant finalement à une énorme porte en bois mystérieusement scellée dans la paroi. Il reconnut diverses ramifications qui semblaient, depuis ce large souterrain, se diriger en de multiples directions. Tous les témoignages se recoupant, l’existence de ce souterrain à l’entrée maintenant obstruée ne fit aucun doute. On connaît approximativement la position exacte de la portion qui fut visitée. Il est parallèle à la route Cambrai — Bapaume, et passe précisément sous l’église de Démicourt, comme il est généralement d’usage pour les souterrains-refuges auxquels la population pouvait accéder le plus souvent par les églises, lieux d’asile.


CAMBRAI (59400) - Les trésors de l’abbaye de Vaucelles
 
Bien conservée, l’abbaye de Vaucelles dresse encore fièrement quelques bâtiments à une douzaine de kilomètres au sud de Cambrai. 

Un trésor y aurait été caché par les moines au cours des guerres de Religion et un second pendant la Révolution. De mystérieuses inscriptions retrouvées dans les souterrains, inondés mais bien conservés, donneraient l’emplacement de l’une des caches.


SAINT-WAAST (59570) - Les butins d’Antoine Moneuse

Né en 1768, le brigand Antoine Moneuse exerça ses talents, dans le département du Nord, de 1795 à 1798, amassant une énorme fortune. Il finit sur l’échafaud avec ses deux lieutenants, mais l’affaire de son trésor caché continue, deux siècles après les faits, d’exciter imaginations et convoitises. On évoque plusieurs caches possibles pour ce ou ces butins.

D’abord, le moulin où Moneuse avait passé son enfance à Saint-Waast. Ce n’est plus maintenant qu’une ruine, qui n’est pas à confondre avec un autre moulin, situé à deux cents mètres plus loin, construit en 1880 et depuis, aménagé en résidence secondaire.
Ensuite, la vallée de l’Hogneau, avec ses bois et recoins, servait d’abri à Moneuse. On dit que des trésors seraient cachés là. Outre des butins en objets précieux, il y aurait aussi placé de l’argent.
Enfin, mentionnons les carrières de Bellignies et Houdain-lez-Bavay, qui servaient déjà de refuge à cette époque, et sont aussi supposées contenir un dépôt.
Le trésor de Moneuse serait essentiellement constitué des produits de vols dans les fermes avoisinantes et se composerait principalement de pièces d’or et d’argenterie.


WATTEN (59143) - Trésor de famille
 
Dans ses ouvrages, le regretté chercheur de trésor et écrivain Paul de Saint-Hilaire faisait parfois référence à une tradition de trésor familial caché par son aïeul Jean-Louis Meurisse de Saint-Hilaire, important notable de Dunkerque pendant la Révolution. II tenait cette fortune de son père, lui-même Receveur des Domaines.
On retrouve mention de ce trésor et bien d’autres dans le livre : La Flandre insolite: Le plat pays des magiciens :

Ce dépôt aurait été muré par les soins d’un ouvrier maçon, dans un souterrain qui partait de la chapelle de l’hôtel particulier de la famille, à Watten. Ce souterrain aurait, selon le maçon, terminé sa course dans l’abbaye voisine, détruite après la Révolution et dont les vestiges desservent de nos jours une simple exploitation agricole.

Selon d’autres sources, de Saint-Hilaire n’aurait agi que comme le dépositaire du trésor des moines, forcés de fuir quelques mois auparavant. Ne voyant pas la situation de la France s’éclaircir, il aurait finalement pris la décision de faire murer le dépôt. Dans la réalité, les faits remonteraient, du moins pour ce qui est du trésor de l’abbaye, non pas à la Révolution, mais à l’année 1762 qui vit l’expulsion des jésuites anglais installés là.
Cette année-là, la fondation entrait de force dans le giron de l’Évêché de Saint-Omer.
Cette origine pour un trésor monacal paraît plus probable que celle rapportée par Paul de Saint-Hilaire. La galerie en question est réputée dans la région. Elle aurait permis de rejoindre directement et au plus court la place de Cassel par ses propres souterrains.



Pas-De-Calais (62) :


ANNAY (62880) – « Je ne laisserai pas un sou à la nation »
 
Avant la Révolution, la mère Éléonore Hennecart de Briffoeil remplissait l’office d’abbesse du monastère cistercien de Brayelle.
Lorsque le conventionnel Le Bon obtint le proconsulat du Pas-de-Calais, elle se laissa aller à déclarer en public: « notre monastère ne laissera pas un sou à la nation ». Elle avait fait procéder à l’enfouissement de tous les biens et ornements, objets précieux du couvent. Elle fut sommée par le comité de surveillance d’Arras de s’expliquer sur le sens de ses propos, puis mise en accusation pour voir soustrait ces biens à la République et finalement exécutée au printemps 1794. Les biens du monastère furent du coup à jamais perdus pour la République.


CONTES (62990) - Trésors espagnols
 
C’est en 1552 que les Français parvinrent à arracher aux Espagnols la place forte de Contes, depuis laquelle ils lançaient des raids meurtriers dans toute la région.
Une tradition locale veut que le trésor des vaincus soit resté enterré quelque part dans les parties souterraines du château, qui subit ensuite la pioche des démolisseurs. On parle d’un dépôt constitué d’œuvres d’art volées dans la région, d’impôts autoritairement prélevés et d’un lot important d’armes de l’époque.


LE SARS (62450) - Le trésor du monastère d’Eaucourt
 
L’ancienne abbaye d’Eaucourt, saisie pendant la Révolution, puis en partie démantelée, n’est plus maintenant qu’une ferme. 
Comme beaucoup de monastères sis dans le département du Pas-de-Calais, soumis à une terrible déchristianisation programmée par quelques-uns des éléments les plus durs de la Convention, celui d’Eaucourt recèlerait un trésor. Il avait été caché par les moines avant leur expropriation.


NEUVILLE-SOUS-MONTREUIL (62170) - Le trésor des moines
 
La chartreuse de Neuville était fort riche lorsque éclata la Révolution.

Les moines cachèrent tout ce qu’ils purent dans les carrières souterraines dites de la Chartreuse, situées à l’extrémité est du monastère, lorsque leur ordre fut dissous et leurs biens temporels saisis. Plusieurs entrées de ces carrières, dangereuses à arpenter, donnent encore dans les bois environnants.


OIGNIES (62590) - De la vaisselle d’argent enterrée dans les souterrains du château
 
C’est le 10 décembre 1793 qu’une délégation de citoyens d’Oignies, représentée par les commissaires Martin et Bonjour du Comité de Sûreté générale du Pas-de-Calais, vint, à la barre de la Convention, déposer aux pieds des représentants du Peuple les objets religieux et les signes de la féodalité extirpés de leur circonscription. Ce genre de palinodie était presque journalier à l’époque et comme la Convention avait d’autres choses à faire que de recevoir toutes les députations du pays, ces parodies finirent par être supprimées. Ce jour-là, dans leur long, très long discours, ces deux commissaires évoquèrent un trésor d’argenterie armoriée découvert à l’occasion de perquisitions, dans le château d’Oignies, propriété dont le maître avait émigré et que possiblement il pouvait en rester caché dans les souterrains du château.
Ensuite le château d’Oignies a été racheté par Mme de Clercq et est devenu un centre de réadaptation fonctionnelle.


SAINT-POL-SUR-TERNOISE (62130) - Une statue d’argent massif

En 1660, un dénommé Fargues, aventurier absolument sans scrupule, rendait au roi de France les clefs de la ville d’Hesdin, citadelle qu’il avait tenue par-devers lui pendant plusieurs années, projetant même de vendre la place aux Espagnols.
Avant de quitter la région, Fargues, qui avait considérablement mis à mal la cité de Saint-Pol l’occasion de raids successifs, offrit en dédommagement, à la cathédrale de cette cité, une magnifique statue de la Vierge en argent massif. De grandeur naturelle, elle y était encore visible en 1939. Elle disparut en 1944.
On dit que les troupes allemandes en débâcle, ne pouvant emmener avec elles ce qu’elles considéraient comme une prise, cachèrent la statue dans l’un des souterrains de l’ancien château de Saint-Pol.


THÉROUANNE (62129) - Le trésor d’une ville ravagée par les armées de Charles Quint

Avant le passage des Impériaux de Charles Quint, Thérouanne était une ville très prospère, siège d’un important évêché. Elle fut finalement rasée après plusieurs destructives semaines de siège. De nos jours, la charrue en extrait encore régulièrement des vestiges enterrés sous les champs. Depuis le XIIIe siècle, le site sert de mine d’antiquités les plus diverses.

Selon une tradition très tenace, les moines de Thérouanne auraient eu le temps de soustraire leurs trésors aux envahisseurs en les enfouissant sur place ou en les évacuants vers une destination inconnue.
On cite ainsi les souterrains de Talmas, vaste réseau de galeries qui part des alentours de cette commune et où fut trouvée une très belle monnaie en or, juste à l’embouchure des souterrains, comme si elle avait été perdue là à l’occasion de quelque transfert de trésor.

Merci à tous de suivre ces histoires des trésors de nos régions.

A bientôt pour de nouvelles histoires de trésors perdus, cachés, ou oubliés dans nos chères régions de France.

Amicalement

Faachar

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