lundi 28 décembre 2015

Le fabuleux trésor de l’ile Coco (Coco Island Treasure)



Chère amis lecteurs et lectrices, une fois n’est pas coutume, pour clore cette année 2015 et changer des trésors perdus en France, je vais vous parler du fabuleux trésor de l’ile de Coco.

Cette petite ile de 4 km de large sur 7 de long, se trouve en plein océan Pacifique (50 32' latitude nord, 87° 10' longitude ouest), à 500 km du Costa Rica auquel elle appartient.



Cette ile se présente comme un plateau rocheux planté de cocotiers et qui est hérissé de trois pics volcaniques : le sommet Ouest, le Grand Sommet (850 m), le cône Sud (480 m). A l'est, dominant la mer, à pic, se dresse une barrière rocheuse haute de 60 à 180 mètres.
Elle comporte deux points d'eau douce, l'un près de la baie de Wafer, l'autre dans la baie de Chatham. Deux petits ruisseaux, coulant en cascade, mais parfois à sec, se jettent au sud de l'île, l'un dans la baie de l'Espérance, l'autre à 1 250 m plus à l'est.

Située en dehors des voies usuelles de navigation, elle fut considérée par la plupart des pirates comme le havre idéal pour faire des réparations, trouver de l’eau et s’alimenter, grâce aux cocotiers qui y poussent et auxquels l’ile doit son nom.


Selon des chroniques à caractère semi-historique, l'île Cocos renfermerait au moins trois trésors :

  • le premier caché par Edward Davis en 1702 dans la baie de l’Espérance (B Yglesias) au nord-est de l’ile de Muela,
  • le deuxième par Bennett Graham en 1818 dans la baie de Wafer,
  • et le dernier par le capitaine William Thompson en 1821 dans la baie de Chatham.


Dans cet article, nous allons nous intéresser au trésor le plus important enfoui sur cette ile par un capitaine écossais, du nom de William Thompson. Surnommé « le trésor de Lima », celui-ci est évalué à plus d’un milliard d’euros. 

 
Au début du XIXème siècle, les États d'Amérique du Sud entreprirent une série de guerres en vue de conquérir leur indépendance.
En 1820, le général San Martin, par terre, et Lord Cochrane, par mer, opérant de leur base de Bolivie, convergèrent sur Lima alors tenu par les Espagnols du vice-roi Pezuela.
Les troupes du général firent une marche victorieuse que devait couronner la prise du port de Callao où lord Cochrane mit à la raison la grosse frégate Esméralda et 26 navires et sloops de guerre que protégeaient pourtant les 300 canons du fort.

A Lima c’est la panique: l’Église catholique décide d’affréter un bateau, la Mary Dear, pour rapatrier en Espagne les principales richesses abritées dans la cathédrale de Lima, mais aussi dans la soixantaine d’églises de la ville.
À ces trésors religieux, il faut ajouter les magots des plus riches conquistadors espagnols vivant au Pérou, qui veulent rentrer au pays et mettre, eux aussi, leur fortune à l’abri.

Les biens à monter à bord de la Mary Dear sont si nombreux qu’il faudra deux jours entiers pour charger pièces d’or, bijoux, ciboires, vaisselles d’or et d’argent pierres précieuses, livres, archives, tableaux, etc., mais surtout l’objet le plus remarquable de cette cargaison : une statue en or massif de deux mètres de haut représentant la Vierge Marie portant Jésus.

Le fabuleux chargement installé à bord, le capitaine Thompson donne l’ordre d’appareiller de toute urgence.
Dès que la Mary Dear a quitté le port de Lima, ses matelots réussissent à convaincre Thomson de s’emparer des richesses embarquées et d’éliminer tous les passagers. Ceux-ci sont alors égorgés puis jetés par-dessus bord.
Thomson fait ensuite mettre le cap sur l’île des Cocos et cache le trésor dans la baie de Chatham, située au nord-est de l'ile.


Puis il élabore un scénario étonnant: comme il sait que les accords internationaux punissent de mort tout crime de piraterie, il a l’idée de mettre le feu à son navire et de regagner la côte en canot de sauvetage avec son équipage. L’objectif est de faire croire qu’ils sont les derniers survivants d’un naufrage, au cours duquel les passagers, n’ayant pas le pied marin, se sont tous noyés.
Malheureusement pour Thomson et ses matelots, des cadavres de passagers sont repêchés peu après sur les côtes péruviennes: les Espagnols arrêtent tous les pirates et sans autre forme de procès, les pendent haut et court. Ils épargnent cependant Thompson, auquel ils promettent la vie sauve s’il indique l’endroit où il a caché le trésor.
Thompson parvient à s’échapper avant d’avoir parlé, probablement en achetant la complicité d’un de ses gardiens, et s’enfuit au Canada : il ne reviendra jamais plus sur l'ile.

Quatorze ans plus tard, en 1835, l’affaire rebondit. Un historien découvre, par hasard, l’inventaire détaillé du trésor dans un document original des archives du musée de Caracas (Venezuela) :

« Nous avons mis par 4 pieds (1,2 m) dans la terre rouge, une caisse avec ciboires, ostensoirs, calices, comprenant 1 244 pierres. Une caisse avec 2 reliquaires en or pesant 120 livres, avec 654 topazes, cornalines et émeraudes, 12 diamants. Une caisse avec 3 reliquaires pesant  160 livres, avec  860 rubis et diverses pierres, 19 diamants. Une caisse avec 4 000 doublons d’Espagne, 5 000 crowns du Mexique. 124 épées, 64 dogues, 120 baudriers, 28 rondaches (boucliers). Une caisse avec 8 coffrets cèdre et argent avec 3 840 pierres taillées anneaux et 4 265 pierres brutes. À 28 pieds (9 m) nord-ouest, à 8 pieds (2,8 m) dans le sable jaune: 7 caisses avec 22 candélabres or et argent pesant 250 livres, avec 164 rubis par pied. A 12 brasses (22 m) par ouest à 10 pieds (3,3 m) dans la terre rouge : la Vierge de deux mètres en or avec l’Enfant Jésus, avec sa couronne et son pectoral de 780 livres, enroulée dans sa chasuble d’or avec dessus 1684 pierres dont 3 émeraudes de 4 pouces (10 cm) ou pectoral et 6 topazes de 6 pouces (15 cm) à /a couronne, et les 7 croix en diamants. »

Sept ans plus tard, juste avant de mourir, Thomson révèle le lieu exact de la cachette à l’un de ses amis, un certain John Keating : 

« Débarquer baie de Chatham entre deux îlots, par fond de 10 yards. Marcher le long du ruisseau, 350 pas puis obliquer nord-nord-est 850 yards. Pic, le soleil couchant dessine l’ombre d’un aigle, ailes déployées. À la limite de l’ombre et du soleil: une grotte marquée d’une croix. Là est le trésor. »


Muni de ces précieux renseignements, Keating se précipite sur l’île des Cocos. Il aurait semble-t-il, trouvé le magot caché dans une grotte par le capitaine Thomson, grâce aux indications de ce dernier, Il n’en aurait emporté qu’une partie seulement laissant les objets les plus lourds en place, bien décidé à revenir les chercher lors d’une prochaine expédition qu’il ne fera jamais.

Depuis lors plusieurs plans plus ou moins authentiques furent trouvés concernant le trésor de l’ile Coco. 

Un plan trouvé en Indochine devint la possession du marin Louis Rebillard de Dinard, qui le transmis au Club international des Chercheurs de Trésors de Robert Charroux.
Ce plan est reproduit ci-dessous :


Un autre plan appartient au capitaine Tony Mangel.
Un troisième à un riche horticulteur de Los Angeles : James Forbes.
Au cours du XXème siècle de nombreux chasseurs de trésors, ce sont empressés sur cette ile :

En 1927 le capitaine Tony Manguel aidé de son plan, tenta l'aventure à bord de son yacht le Perhaps I mais il ne trouve rien et faillit y laisser la vie.

En 1931, un Belge nommé Bergmans, sur des données fournies par Tony Mangel, mit apparemment au jour, baie de l'Espérance, une vierge en or de 0,60 m de hauteur qu'il vendit 11 000 dollars à New York.

 
En 1962, trois Français, Jean Portelle, Claude Challiés et Robert Vergnes, se rendirent à l'île Cocos avec les plans du Club des Chercheurs de Trésors.

Le 21 décembre, Jean Portelle et Claude Challiès disparaissaient mystérieusement en effectuant une reconnaissance autour de l'île. Seul, Robert Vergnes revint en France mais les mains vides.

Il publia un livre de cette aventure et on peut lire ici le récit tragique de cette chasse au trésor : http://sophie.klinger.free.fr/vergnes/vergnes/tresors/journal/01plus.htm




En 1990, Albert MATA organisa une expédition sur l'île Coco sans plus de succès, dont voici un résumé en vidéo :


Depuis lors l’ile étant maintenant classée parc naturelle et surveillée par des gardes Costa-ricains présents sur l’ile en permanence. 
Il n’est donc plus possible d’aller réaliser des fouilles là-bas sans l’accord du gouvernement Costa-ricains.
Or celui-ci refuse systématiquement les demandes sauf si elles ont un but scientifique.

Récemment un site a annoncé la découverte du trésor de Lima par les rangers de l’ile :

Mais cette information est totalement fausse car le site ci-dessus est spécialisé dans les canulars comme le confirme ce lien :

Ce qui reste donc du trésor est peut-être encore sur l’ile où il y dormira certainement pour très longtemps.

Merci de votre lecture et à bientôt pour de nouvelles histoires de trésors perdus, cachés, ou oubliés de France ou d’ailleurs.

Amicalement

Faachar

1 commentaire:

  1. Bonjour, j'adore vos rubriques sur les trésors des pirates dans les Caraïbes. Moi même j'ai un site https://jomoharist.fr/ Est ce que je peux vous citer dans un livre que j'écris tout en vous faisant référence. Merci

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