(Nord-Pas-de-Calais)
Trésors perdus, cachés, oubliés des régions de France
Chère amis lecteurs et lectrices, suite
à une demande de Jérôme un de nos fidèles lecteurs, je vais publier aujourd’hui
un article consacrés aux trésors de l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais proposé
par M. Audinot à travers ces années de recherche des trésors perdus au cours
des siècles.
Nord
(59) :
BERGUES (59380) - Trésor de ville martyre
Le village de Bergues regorge de
traditions relatives à des trésors cachés au temps où la ville fut mise à sac à
plusieurs reprises, sous motif de guerres de Religion. Ce ne sont pas là que
des légendes. En 1911, la pioche d’un maçon travaillant dans des ruines exhuma
192 pièces d’or frappées à l’effigie de Charles Quint. Le trésor du monastère
Saint-Winoc, dont il ne reste plus pierre sur pierre, et qui se trouvait sur
l’éminence du Berg, reste, lui, introuvable depuis La Révolution.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Saint-Winoc
BOURSIES (59400) - Les trésors des moines
On a toujours prétendu à Boursies
qu’un vaste souterrain, partant du hameau de Démicourt, reliait l’ancien moulin
des moines, de nos jours disparu.
En effet en 1869, lors de la
reconstruction de l'église, des souterrains refuges furent découverts.
Attirés par la bonne affaire qu’ils
pensaient y faire, plusieurs habitants de Boursies descendirent dans les
dédales souterrains. Un ancien maire de Boursies fut certainement le plus
vaillant, il suivit l’allée principale de ce qui semble être d’anciennes
muches, c’est-à-dire des souterrains-refuges, sur une bonne centaine de mètres,
se heurtant finalement à une énorme porte en bois mystérieusement scellée dans
la paroi. Il reconnut diverses ramifications qui semblaient, depuis ce large
souterrain, se diriger en de multiples directions. Tous les témoignages se
recoupant, l’existence de ce souterrain à l’entrée maintenant obstruée ne fit
aucun doute. On connaît approximativement la position exacte de la portion qui
fut visitée. Il est parallèle à la route Cambrai — Bapaume, et passe
précisément sous l’église de Démicourt, comme il est généralement d’usage pour
les souterrains-refuges auxquels la population pouvait accéder le plus souvent
par les églises, lieux d’asile.
CAMBRAI (59400) - Les trésors de l’abbaye de Vaucelles
Bien conservée, l’abbaye de
Vaucelles dresse encore fièrement quelques bâtiments à une douzaine de
kilomètres au sud de Cambrai.
Un trésor y aurait été caché par les
moines au cours des guerres de Religion et un second pendant la Révolution. De
mystérieuses inscriptions retrouvées dans les souterrains, inondés mais bien
conservés, donneraient l’emplacement de l’une des caches.
SAINT-WAAST (59570) - Les butins d’Antoine Moneuse
Né en 1768, le brigand Antoine
Moneuse exerça ses talents, dans le département du Nord, de 1795 à 1798,
amassant une énorme fortune. Il finit sur l’échafaud avec ses deux lieutenants,
mais l’affaire de son trésor caché continue, deux siècles après les faits,
d’exciter imaginations et convoitises. On évoque plusieurs caches possibles
pour ce ou ces butins.
D’abord, le moulin où Moneuse avait
passé son enfance à Saint-Waast. Ce n’est plus maintenant qu’une ruine, qui
n’est pas à confondre avec un autre moulin, situé à deux cents mètres plus
loin, construit en 1880 et depuis, aménagé en résidence secondaire.
Ensuite, la vallée de l’Hogneau,
avec ses bois et recoins, servait d’abri à Moneuse. On dit que des trésors
seraient cachés là. Outre des butins en objets précieux, il y aurait aussi
placé de l’argent.
Enfin, mentionnons les carrières de
Bellignies et Houdain-lez-Bavay, qui servaient déjà de refuge à cette époque,
et sont aussi supposées contenir un dépôt.
Le trésor de Moneuse serait
essentiellement constitué des produits de vols dans les fermes avoisinantes et
se composerait principalement de pièces d’or et d’argenterie.
WATTEN (59143) - Trésor de famille
Dans ses ouvrages, le regretté
chercheur de trésor et écrivain Paul de Saint-Hilaire faisait parfois référence
à une tradition de trésor familial caché par son aïeul Jean-Louis Meurisse de
Saint-Hilaire, important notable de Dunkerque pendant la Révolution. II tenait
cette fortune de son père, lui-même Receveur des Domaines.
On retrouve mention de ce trésor et
bien d’autres dans le livre : La Flandre insolite: Le plat pays des
magiciens :
Ce dépôt aurait été muré par les
soins d’un ouvrier maçon, dans un souterrain qui partait de la chapelle de l’hôtel
particulier de la famille, à Watten. Ce souterrain aurait, selon le maçon,
terminé sa course dans l’abbaye voisine, détruite après la Révolution et dont
les vestiges desservent de nos jours une simple exploitation agricole.
Selon d’autres sources, de
Saint-Hilaire n’aurait agi que comme le dépositaire du trésor des moines, forcés
de fuir quelques mois auparavant. Ne voyant pas la situation de la France
s’éclaircir, il aurait finalement pris la décision de faire murer le dépôt.
Dans la réalité, les faits remonteraient, du moins pour ce qui est du trésor de
l’abbaye, non pas à la Révolution, mais à l’année 1762 qui vit l’expulsion des
jésuites anglais installés là.
Cette année-là, la fondation entrait
de force dans le giron de l’Évêché de Saint-Omer.
Cette origine pour un trésor monacal
paraît plus probable que celle rapportée par Paul de Saint-Hilaire. La galerie
en question est réputée dans la région. Elle aurait permis de rejoindre
directement et au plus court la place de Cassel par ses propres souterrains.
Pas-De-Calais
(62) :
ANNAY (62880) – « Je ne laisserai pas un sou à la nation »
Avant la Révolution, la mère Éléonore
Hennecart de Briffoeil remplissait l’office d’abbesse du monastère cistercien
de Brayelle.
Lorsque le conventionnel Le Bon
obtint le proconsulat du Pas-de-Calais, elle se laissa aller à déclarer en
public: « notre monastère ne laissera pas un sou à la nation ». Elle
avait fait procéder à l’enfouissement de tous les biens et ornements, objets
précieux du couvent. Elle fut sommée par le comité de surveillance d’Arras de
s’expliquer sur le sens de ses propos, puis mise en accusation pour voir
soustrait ces biens à la République et finalement exécutée au printemps 1794.
Les biens du monastère furent du coup à jamais perdus pour la République.
CONTES (62990) - Trésors espagnols
C’est en 1552 que les Français
parvinrent à arracher aux Espagnols la place forte de Contes, depuis laquelle
ils lançaient des raids meurtriers dans toute la région.
Une tradition locale veut que le
trésor des vaincus soit resté enterré quelque part dans les parties
souterraines du château, qui subit ensuite la pioche des démolisseurs. On parle
d’un dépôt constitué d’œuvres d’art volées dans la région, d’impôts
autoritairement prélevés et d’un lot important d’armes de l’époque.
LE SARS (62450) - Le trésor du monastère d’Eaucourt
L’ancienne abbaye d’Eaucourt, saisie
pendant la Révolution, puis en partie démantelée, n’est plus maintenant qu’une
ferme.
Comme beaucoup de monastères sis
dans le département du Pas-de-Calais, soumis à une terrible déchristianisation
programmée par quelques-uns des éléments les plus durs de la Convention, celui
d’Eaucourt recèlerait un trésor. Il avait été caché par les moines avant leur
expropriation.
NEUVILLE-SOUS-MONTREUIL (62170) - Le trésor des moines
La chartreuse de Neuville était fort
riche lorsque éclata la Révolution.
Les moines cachèrent tout ce qu’ils
purent dans les carrières souterraines dites de la Chartreuse, situées à
l’extrémité est du monastère, lorsque leur ordre fut dissous et leurs biens
temporels saisis. Plusieurs entrées de ces carrières, dangereuses à arpenter, donnent
encore dans les bois environnants.
OIGNIES (62590) - De la vaisselle d’argent enterrée dans les souterrains du château
C’est le 10 décembre 1793 qu’une
délégation de citoyens d’Oignies, représentée par les commissaires Martin et
Bonjour du Comité de Sûreté générale du Pas-de-Calais, vint, à la barre de la
Convention, déposer aux pieds des représentants du Peuple les objets religieux
et les signes de la féodalité extirpés de leur circonscription. Ce genre de
palinodie était presque journalier à l’époque et comme la Convention avait
d’autres choses à faire que de recevoir toutes les députations du pays, ces
parodies finirent par être supprimées. Ce jour-là, dans leur long, très long
discours, ces deux commissaires évoquèrent un trésor d’argenterie armoriée découvert
à l’occasion de perquisitions, dans le château d’Oignies, propriété dont le
maître avait émigré et que possiblement il pouvait en rester caché dans les
souterrains du château.
Ensuite le château d’Oignies a été racheté par Mme de Clercq et est devenu un centre de réadaptation fonctionnelle.
Ensuite le château d’Oignies a été racheté par Mme de Clercq et est devenu un centre de réadaptation fonctionnelle.
SAINT-POL-SUR-TERNOISE (62130) - Une statue d’argent massif
En 1660, un dénommé Fargues,
aventurier absolument sans scrupule, rendait au roi de France les clefs de la
ville d’Hesdin, citadelle qu’il avait tenue par-devers lui pendant plusieurs
années, projetant même de vendre la place aux Espagnols.
Avant de quitter la région, Fargues,
qui avait considérablement mis à mal la cité de Saint-Pol l’occasion de raids
successifs, offrit en dédommagement, à la cathédrale de cette cité, une
magnifique statue de la Vierge en argent massif. De grandeur naturelle, elle y
était encore visible en 1939. Elle disparut en 1944.
On dit que les troupes allemandes en
débâcle, ne pouvant emmener avec elles ce qu’elles considéraient comme une
prise, cachèrent la statue dans l’un des souterrains de l’ancien château de
Saint-Pol.
THÉROUANNE (62129) - Le trésor d’une ville ravagée par les armées de Charles Quint
Avant le passage des Impériaux de
Charles Quint, Thérouanne était une ville très prospère, siège d’un important
évêché. Elle fut finalement rasée après plusieurs destructives semaines de
siège. De nos jours, la charrue en extrait encore régulièrement des vestiges enterrés
sous les champs. Depuis le XIIIe siècle, le site sert de mine d’antiquités les
plus diverses.
Selon une tradition très tenace, les
moines de Thérouanne auraient eu le temps de soustraire leurs trésors aux
envahisseurs en les enfouissant sur place ou en les évacuants vers une
destination inconnue.
On cite ainsi les souterrains de
Talmas, vaste réseau de galeries qui part des alentours de cette commune et où
fut trouvée une très belle monnaie en or, juste à l’embouchure des souterrains,
comme si elle avait été perdue là à l’occasion de quelque transfert de trésor.
Merci à tous de suivre ces histoires
des trésors de nos régions.
A bientôt pour de nouvelles
histoires de trésors perdus, cachés, ou oubliés dans nos chères régions de
France.
Amicalement
Faachar