(Rhône-Alpes)
Trésors perdus, cachés, oubliés des régions de France
Chère amis lecteurs et lectrices, l’année
2016 va se terminer et suite à la demande d’un de nos fidèles lecteurs Samuel, nous allons reprendre nos articles consacrés aux trésors perdus des régions de France. Aujourd'hui cet article sera consacré aux trésors de la région Rhône-Alpes
proposé par M. Audinot à travers ces années de recherche des trésors perdus au
cours des siècles.
Ain
(01) :
AMBUTRIX (01500) - Un trésor caché sous la Terreur
Les vestiges du château de Verneaux,
bâti au XIIème siècle et ravagé par la Révolution, recèleraient un trésor,
peut-être caché sous la Terreur alors que la dernière propriétaire des lieux,
Madame Marie de Valernod, dut abandonner les lieux. On reconnaît encore, çà et
là dans les broussailles, des tas de pierres qui marquent l’emplacement des
anciens bâtiments de la demeure détruite après la Révolution.
NANTUA (01130) - Cinq coffres et une crypte
La chartreuse de Meyriat dresse encore ses ruines, près de la forêt du même nom, à dix-huit kilomètres au sud de Nantua. Sa fondation remonte à l’an 1116.Les moines y possédaient, comme dans toutes les abbayes, une salle dite du trésor, où étaient entreposés reliquaires et objets du culte. Ici, il s’agissait d’une ancienne crypte, dont l’entrée était aisée à maquiller. Au XVe siècle, le trésor serait par sécurité définitivement resté en place. On évoque cinq coffres de bois emplis de richesses. Une autre tradition avance que le trésor fut enfoui à la Révolution, lorsque les moines furent forcés de quitter leur abbaye pour émigrer en Espagne.
Selon cette version, ce sont onze coffres qui auraient été descendus dans un caveau souterrain que l’on n’a jamais retrouvé depuis.
Le trésor est-il composé de cinq ou onze coffres?
Sur ce point, on le voit, traditions et témoignages divergent. En fait, il semble probable que les deux traditions aient amalgamé deux histoires de trésors très éloignées les unes des autres dans le temps; celle de la salle au trésor du XVe siècle, et celle relative à un enfouissement organisé au cours de la Révolution.
SAINT-ANDRE-DE-BAGE (01380) - Un trésor templier dans un souterrain entrevu
À L’Aumusse, s’élevait au début du XIVème siècle une commanderie templière. La tradition veut que cette place forte ait été reliée à Mâcon par un long, très long souterrain passant sous la Saône. Or, il ne s’agirait pas tout à fait d’une légende.Au siècle dernier, après de fortes pluies, des enfants découvrirent, dans la prairie bordant sur le côté gauche de la route de Saint-Laurent à Mâcon, une large et profonde excavation. Ils y descendirent et se retrouvèrent dans un souterrain qu’ils arpentèrent sur des centaines de mètres. Çà et là, des éboulements et des flaques d’eau barraient le passage et par crainte, ils rebroussèrent chemin sans qu’il leur ait été possible d’en savoir plus sur ce souterrain mythique supposé, selon la tradition, receler une partie du trésor du Temple.
DEVESSET (07320)
- Un trésor enfoui à côté d’une cloche
La vaste bâtisse dite La Commanderie accueillit les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques ou du Puy-en-Velay, ce depuis le début du Moyen Âge jusqu’à nos jours. Jusqu’en 1307, ce bâtiment appartint aux Templiers, puis fut dévolu à l’ordre de Malte. Son dernier commandeur templier est supposé avoir caché un trésor tout près des bâtiments. Sous forme de bijoux et d’or, il aurait été dissimulé dans une cloche enfouie dans un marais voisin des bâtiments par quelques porte-faix aux yeux bandés. L’un d’entre eux, ayant compté ses pas, tenta de retrouver plus tard le trésor, mais il n’y parvint pas faute de repères pris au mètre près.
MAZAN-LABBAYE
(07510) — Les cloches et l’or de l’abbaye sont dans la forêt
Le voyageur qui arrive dans le petit
village de Mazan-l’Abbaye ne peut pas manquer de tomber sur les ruines, encore
solides, d’une très belle fondation. Elles occupent presque tout le centre du
hameau.
Les anciens de la région rapportaient que les moines de Mazan, avant d’être expulsés, auraient caché les cloches de l’abbaye et leur trésor dans la forêt, en vis-à-vis de l’œil de bœuf de l’église qui servait de repère. Cette tradition est rapportée par le Dr Francus dans son Voyage au pays volcanique du Vivarais, paru en 1877 et, sur place, elle est toujours vivante. Ce trésor existe réellement. On possède en effet un inventaire préliminaire des biens de Mazan dressé le 25 mai 1790, en présence du maire de Montpezat. Il fait état de ciboires, de calices, d’un encensoir, d’une grande croix, de cuillers en argent, d’un bénitier d’airain, de chandeliers et de deux cloches pesant respectivement trois et douze quintaux.
Le 4 fructidor An 11(21 août 1794),
il fut procédé à un nouveau recensement dans lequel on retrouve les mêmes objets.
Il manquait cependant les cloches et nul ne sut ce qu’elles étaient devenues.
On les a supposées avoir été livrées au procureur de l’Hérault, mais nous ne
trouvons nulle trace de cette opération. Si l’on s’en tient aux croyances
locales, les moines, aidés par des paysans, auraient chargé les cloches dans un
charroi et seraient allés les enterrer en forêt, renversées et emplies d’objets
précieux. La direction du dépôt serait indiquée par l’œil de bœuf toujours en
place, qui livrerait précisément l’endroit à qui observerait la direction qu’il
désigne depuis un certain point de l’intérieur des ruines. Quelques mois plus
tard, la saisie finale permit de constater que non seulement les cloches, mais
aussi tout le trésor, avaient dans leur intégralité disparu, l’ensemble repose
donc encore très certainement en forêt, comme le veut la tradition.
Drôme
(26) :
BOUVANTE (26190)
— L’or de la sorcière
Les vieilles chroniques de Bouvante rappellent un triste fait divers qui
s’y déroula en 1486. Cette année-là, fut brulée une sorcière qui entretenait,
révèlent les minutes de son court procès, « de coupables relations avec le
diable». Le tribunal tenta, mais en vain, de lui faire dire où elle avait caché
l’or que lui avait rapporté son fructueux commerce de sorcellerie.
DIE (26150)
- Des pièces d’or dans la muraille
Le 26 juin 1737, un maçon qui
travaillait à des réparations sur les remparts de Die trouva, en descellant une
pierre, un coffret et deux urnes emplis de pièces d’or. Comme à l’époque la
découverte d’un trésor était plutôt source d’ennuis qu’autre chose, ce qui
était caché revenant au roi, il laissa le tout en place et scella à nouveau la
cache. Plus tard, il parla, mais ne révéla pas l‘emplacement exact du dépôt,
qui fut dès lors vainement recherché. Relevons au passage que les remparts de
Die ont donné d’autres petits magots, principalement dissimulés pendant les
guerres de Religion. Un trésor caché sous le règne du roi Henri IV y a aussi
été retrouvé en 1900, de la même façon dissimulé derrière une pierre.
ROCHEFORT-EN-VALDAINE
(26160) - Le trésor de la comtesse
Pendant les émeutes que suscita un
peu partout en France la Révolution, la comtesse du Puy-Rochefort se trouvait seule
à diriger son château et ses terres de Rochefort, lorsque des paysans en armes
envahirent la demeure. Le pillage ne rapporta pas grand-chose aux insurgés, ce
qui, dès cette époque avait fait dire dans la région que la comtesse avait déjà
mis son trésor en sûreté.
Elle fut forcée d’émigrer et le
château, abandonné, tomba peu à peu en vétusté puis en ruines. Fait étonnant,
cette construction médiévale ne comporte plus de caves visibles, alors que tous
Ie monde savait dans la région qu’elle en avait autrefois été dotée.
C’est ainsi que des générations de
chercheurs s’évertuèrent à retrouver l’entrée de ces caves, sans doute murées à
la Révolution et où les valeurs comme les meubles contenus dans le château
auraient pu être cachés. Ces recherches n’ont pas jusqu’ici été couronnées de
succès. Actuellement ce château est un patrimoine classé et plus aucune
recherche ne peuvent être effectuée sans le consentement de l’état.
Haute-Savoie
(74) :
CHAMONIX-MONT-BLANC
(74400) - L’or de Chamonix
Un certain nombre de légendes et de
traditions, reposant souvent sur d’authentiques faits historiques, planent au
sujet d’un certain nombre de grottes perçant dans les montagnes, entourant
Chamonix. La grotte de la Barme du Saint-Orient, exorcisée à maintes reprises
pour avoir été par le passé le cadre de cérémonies païennes, y est
particulièrement vaste. Depuis des siècles, on prétend qu’elle recèle un trésor
dont il est difficile de percer l’origine. Il existe d’autres grottes
mystérieuses entre le Grand-Bornand, le Reposoir et une cavité, au lieu-dit
Montanges fut comme bien d’autres utilisée comme cache pendant la Révolution.
Dans celle-ci, on dissimula au plus fort de la Terreur la dépouille du
bienheureux Jean d’Espagne.
La montagne recèlerait aussi un
important filon d’or natif dont on continue de rechercher la trace. Au siècle
dernier, un guide de montagne, qui connaissait bien les lieux, s’y rendait
régulièrement pour y collecter de grosses pépites. En 1956, deux autres guides,
perdus, trouvèrent, en un lieu qu’ils ne purent par la suite reconnaître, de
belles pépites d’or qu’ils redescendirent dans la vallée. Cet or de Chamonix
constitue une réalité et le filon a été semble-t-il clandestinement exploité à
différentes époques. Un rapport de gendarmerie du siècle dernier contient par
exemple l’attestation d’un homme qui aurait observé des contrebandiers
travaillant à extraire des blocs d’or pratiquement pur d’une caverne perdue
dans les montagnes, et située « à quatre ou cinq heures de marche de la
ville».
À Chamonix, on dit qu’au pied du
massif du Chardonnet et au lieu-dit les Becs-Rouges, reposerait le trésor d’un
prospecteur qui avait découvert la grotte au filon: une petite marmite pleine
de pépites que le malheureux, surpris par la tempête, eut le temps de cacher
avant de descendre, agonisant, dans la vallée.
GRUFFY (74540)
- Le trésor du château
Dans les derniers mois de l’année
1881, une Grenobloise bien informée vint s’installer à Gruffy pour y rechercher
le trésor qui, selon la tradition, se trouvait sous le château. Elle utilisa
pour cette prospection les services d’une voyante qui localisa,
prétendait-elle, le dépôt. On creusa à l’endroit indiqué, et l’on découvrit un
très vaste et long souterrain qui fut suivi sur quelques centaines de mètres,
mais sans révéler le trésor qu’il était supposé contenir.
Après cette découverte, les
recherches cessèrent et n’ont pas repris depuis. Pourtant, ce souterrain reste
bien intriguant.
Isère
(38) :
COGNIN-LES-GORGES
(38470) — Un torrent crache régulièrement des pièces d’or
Dans les gorges du Nant, près de
Cognin, on a trouvé à plusieurs reprises des pièces d’or remarquables par la
qualité de leur frappe, disséminées çà et là dans les sables et les graviers du
torrent. Les découvertes sont régulières le plus souvent immédiatement après
les pluies d’orages. Jamais on n’a pu, cependant, découvrir le gisement
principal de ce trésor régulièrement extrait de terre par les eaux du torrent.
C’est là un dépôt qui s’annonce particulièrement riche. En 1882, la Revue belge
de numismatique consacra quelques pages à cet introuvable trésor gallo-romain,
considéré comme encore caché dans les parois verticales très encaissées du
torrent. Les spécimens monétaires recueillis vont du règne de Valentinien à
celui de Théodose. D’ailleurs si vous aimez vous faire peur en voiture, vous
pouvez toujours emprunter la départementale D22 qui domine ses gorges en priant
pour ne pas croiser un autre véhicule…
MOIRANS (38430)
- Un ex-voto antique caché sous les dalles
Un ex-voto antique destiné à l’empereur Gratien passe pour être enterré
quelque part sous les dalles de l’église Saint-Pierre.
Il comportait, gravée en latin, la mention suivante:
«Au divin Gratien, vainqueur des tyrans, Théodose et Valentinien, Augustes, en accomplissement d’un vœu»
La tradition, qui repose donc sur une description précise du précieux objet,
ne dit pas à quelle époque troublée fut caché cet ex-voto.
En 1993, était publiée une enquête
de Radio-France Isère, qui reprenait une information préalablement portée à la
connaissance du public par la chaîne câblée Planète. Quelques mois auparavant,
l’ancien colonel du K.G.B., Igor Previn, avait révélé que ses services avaient,
au temps de la guerre froide, enfoui plusieurs trésors sur le sol français. Ces
dépôts contenaient des armes, des postes émetteurs et de l’argent en dollars.
Après la chute du mur de Berlin, ces dépôts, qui devaient permettre à des
agents parachutés de vivre sur le terrain, avaient été discrètement récupérés.
Tous sauf un : celui qui avait été caché en Isère entre Rives et Voiron. La
cachette avait entre-temps été recouverte par la construction du remblai de terre
supportant l’autoroute A 48 (Grenoble-Lyon). Elle contiendrait toujours 200 000
dollars immédiatement monnayables. Elle se trouverait très exactement, selon
ses descriptions, sous le talus, entre Rives et Voiron, à une centaine de mètres
d’un pont enjambant l’autoroute. Cette description nous conduit près du chemin de Lezardières,
là où la D.12 passe effectivement au-dessus de l’autoroute A 48.
là où la D.12 passe effectivement au-dessus de l’autoroute A 48.
Loire
(42) :
MONTBRISON (42600)
- Un trésor de cent marcs de vaisselle d’argent
À la fin du XVème siècle, Jean
d’Urfé pilla avec ses troupes, à Montbrison, les biens de Jean Berry qui fut
pour l’occasion lâchement assassiné. A l’époque, la justice estima à 10 000
écus d’or le montant du préjudice subi par ce dernier. Lors de leur procès, les
criminels eurent l’audace de regretter de n’avoir pu s’emparer « de cent marcs de vaisselle d’argent, d’une
boîte [coffre pour l’époque], pleine d’or et d’argent, de deux autres boîtes
pleines d’or, d’autres sommes importantes et de nombreuses tapisseries»
parmi les biens cachés par Jean Berry dans le château de Montbrison. Comme le
font remarquer les historiens, ces valeurs n’ont jamais été retrouvées depuis.
Elles attendent un inventeur en quelque cave, crypte ou souterrain, voire
derrière quelque fausse cloison.
Non loin de là, à Rouillères, dans des souterrains, reposerait le trésor caché par Jacques Cœur avant sa mise en accusation. Le grand argentier aurait tout enfermé derrière une simple porte, nantie d’un cadenas solide fermant un boyau dissimulé depuis la surface.
Le Maréchal Brune fut
assassiné par la populace royaliste à Avignon, le 2 août 1815. Il avait été
l’un des braves de l’Empire et fut tué par des exaltés qui voyaient en lui par
erreur, un des jacobins ayant participé en septembre 1792 au massacre et au
dépeçage de Madame de Lamballe.
L’un des participants de
l’assassinat de Brune, un nommé Jacques Dupont, dit Trestaillons, vint se
réfugier à Saint-Etienne, chez des amis jacobins. Il y fut arrêté mais son
jugement n’eut jamais lieu faute de témoins.
C’est étrangement aussi à Saint-Etienne
que ce serait réfugié, si l’on s’en tient à la version donnée en 1853 par un
vieux stéphanois, l’aide de camp du malheureux maréchal. Après avoir assisté au
massacre de son maitre, il s’enfuit précipitamment de la ville d’Avignon en
emportant la cassette personnelle du maréchal, contenant plus de 100 000 francs
en or, des billets, des bijoux et des pierreries non montées.
Arrivé à Saint-Etienne, l’aide de
camp serait descendu à l’auberge du sieur Chomier, à Polignais. Il en serait
sorti pendant la nuit pour aller cacher la cassette «à une petite demi-heure de la ville, dans une grande prairie en vallée
descendant à Saint Etienne près d’un réservoir d’eau, à gauche de la route de
Puy».
Par la suite, l’officier fut
incarcéré à Lyon et c’est de cette prison qu’il écrivit à un habitant de
Saint-Etienne pour lui demander de récupérer la cassette et solliciter de sa
part quelque argent à valoir sur le trésor.
Le voiturier Durand, dit Paturaud, oncle du narrateur de 1853 et bénéficiaire de cette proposition, y donna largement suite. II remua toute la prairie après avoir obtenu confirmation, par l’aubergiste de Polignais, du passage du voyageur. Il n’y découvrit jamais la cassette dont l’existence supposée fut, par la suite, mentionnée dans tous les actes de vente de la parcelle.
Le voiturier Durand, dit Paturaud, oncle du narrateur de 1853 et bénéficiaire de cette proposition, y donna largement suite. II remua toute la prairie après avoir obtenu confirmation, par l’aubergiste de Polignais, du passage du voyageur. Il n’y découvrit jamais la cassette dont l’existence supposée fut, par la suite, mentionnée dans tous les actes de vente de la parcelle.
Rhône
(69) :
Depuis des temps immémoriaux, les
bateliers de la Saône avaient remarqué, près du pont d’Ainay, une masse
épaisse visible seulement lorsque les eaux étaient basses. Ils avaient baptisé
cette épave gênante le Tupin-de-Fer, ou Pot-de-Fer. Le 14 février 1766, les
eaux étaient tellement basses que l’énigmatique masse apparut dans sa presque
totalité. C’était une belle patte de cheval en bronze qui avait dû appartenir à
une statue absolument monumentale, quatre à cinq fois plus grande que les
célèbres chevaux de Saint-Marc de Venise. L’origine antique de ce fragment de
sculpture ne faisait aucun doute. Il fut racheté deux louis d’or par le prévôt
de Lyon et se trouve maintenant exposé au musée archéologique de cette ville.
Lorsqu’on l’analyse, on s’aperçoit qu’il n’a pas été arraché, mais s’est
simplement détaché d’un ensemble plus grand depuis ses emboîtements en
queue-d’aronde.
II est probable que le reste de cette grandiose statue équestre précipitée dans la Saône à une époque inconnue - peut-être les Grandes invasions -, repose encore dans la vase, du côté du pont d’Ainay. L’exhumer dans son entier constituerait une découverte absolument exceptionnelle.
Cinquante mille livres en or et cent vingt kilos d’argent
La Convention envoya à Lyon, pendant
la Terreur, un représentant du nom de Chalier. Le 29 mai, cet homme qui ne
voulait que du sang et des têtes et qui avait beaucoup tué et saccagé sur son
passage, tombait terrassé par la soudaine réaction de la bourgeoisie lyonnaise.
Le 26 juillet, il était guillotiné avec la machine qu’il avait fait lui-même
venir de Paris afin d’épurer la cité, pour 329 francs, accessoires compris.
Entre temps, à Paris, on était passé en pleine Terreur, la grande, celle qui
succédait aux mouvements fédéralistes et à l’assassinat de Marat. La Convention
prit très mal le rapide procès de Chalier. Elle envoya ses meilleures troupes;
enfin, celles qui n’étaient pas occupées ailleurs, alla réduire cette
insurrection bourgeoise.
Dès le mois d’août, la ville était
cernée. En quarante jours de siège, elle reçut plusieurs dizaines de milliers
de boulets de canons!
À l’intérieur de la cité, la
résistance s’était organisée depuis la révolte de mai On avait même réuni un
trésor de guerre et frappé monnaie. Lorsque la ville ne put plus tenir, le
trésor fut évacué vers Saint-Cyr, par les bords de la Saône. Il contenait très
exactement 500 000 livres en louis d’or; une somme colossale, à la hauteur de
la prospérité de la ville, un million en assignats de siège (d’une grande
rareté de nos jours, car portant la mention « siège de Lyon »), 500 marcs
d’argent en lingots. En fait, tout un convoi qui fut caché quelque part entre
Lyon et Saint-Cyr.
Lorsque les colonnes lyonnaises divisées en deux, furent finalement assaillies par les républicains ce fut sur le mont d’Or. Tout le monde finit massacré ou prisonnier, mais mis à part quelques assignats, tout le trésor avait disparu en chemin, sans doute sommairement enterré, dans la montée qui de Saint-Cyr conduit au Mont d’Or. Ce trésor n’a jamais été retrouvé. La ville de Lyon fut, dans les mois qui suivirent, l’objet de représailles sans précédents conduites d’abord par Couthon, vite remplacé par Fouché, le futur ministre de Napoléon et de Louis XVIII, et par le sinistre Collot-d’Herbois. Des milliers de lyonnais périrent dans des mitraillages en masse de suspects et de prisonniers, la fusillade, la guillotine.
«Lyon sera détruit» avait proclamé un orateur à la tribune de la Convention. Il s’en fallut de peu que cette tâche ne soit complètement accomplie. La chute de Robespierre vint mettre un terme à un anéantissement qui, sinon, eut été total.
D’après les décomptes faits sur la
trésorerie de la ville, ce trésor perdu pendant le siège est évalué à 50 000
livres en or et 120 kilos d’argent.
Une collection d’armes anciennes dans un parc public
Il y a une quarantaine d’années de
cela, la municipalité de Lyon rachetait une propriété située rue de Chazière et
dite la Cerisaie. C’était auparavant la demeure du riche industriel Paul
Gillet. Depuis, le parc a été transformé en jardin public. https://fr.wikipedia.org/wiki/Villa_Gillet
Paul Gillet était assez fantasque.
Outre le fait qu’il entretenait à ses frais une puissante meute de chiens de
chasse, il avait peu à peu placé toute sa fortune dans une collection d’armes
anciennes peut-être unique au monde. On y trouvait des armes de la Révolution,
de l’Empire, de la Renaissance et une authentique épée des croisades. Lorsque
La ville de Lyon fut occupée par les Allemands, les autorités réclamèrent la
livraison, par les particuliers, de toutes les armes, même anciennes, qu’ils
possédaient. Paul Gillet ne put se résoudre à cette opération qui eut sans
aucun doute marqué la perte irrémédiable de sa collection
.
.
Aidé par son jardinier, il alla donc
enfouir le tout, de nuit, en une ou plusieurs caches aménagées dans le parc. Ni
l’un ni l’autre ne devaient survivre à la guerre et le secret de la collection
est maintenant perdu.
Il y a quelques années de cela, la
municipalité fit appel à des chercheurs de trésors pour prospecter le parc
mais, compte tenu des faibles capacités des détecteurs de métaux de l’époque,
rien ne fut trouvé. Le gros du dépôt se trouverait enfoui autour du chenil que
Paul Gillet avait fait construire pour abriter sa meute. Ainsi, la cache
avait-elle été, de son temps, confiée à la vigilance et à la fine oreille des
chiens.
POLEYMIEUX-AU-MONT-D’OR
(69250) - Le trésor du Corsaire
Entre l’arrivé du proconsul Chalier
à Lyon et son exécution en juillet 1793, la bourgeoisie lyonnaise s’en prit à
Marie-Aimé Guillin-Dumontet, ancien corsaire du roi en retraite dans son château
de Poleymieux près de Lyon. On le soupçonnait de cacher un trésor chez lui. Sa
maison fut investie au printemps 1793.
Guilhin-Dumontet fut éventré vif devant sa femme. La demeure fut entièrement fouillée mais on n’y trouva, sous un faux escalier, que quelques armes et de la poudre. Son trésor reposerait toujours dans l’enceinte de la demeure restée telle qu’en 1793.
SAINT-CYR-AU-MONT-D’OR
(69450) - Les trésors enfouis de l’intendant Imperial
Le mont d’Or est ainsi nommé à cause
des trésors historiques que recèleraient ses flancs.
On prétend que Licinius qui, au premier siècle après J.-C. fut intendant de la région au nom de l’empereur Auguste,
y aurait caché le fruit de ses malversations économiques et ce,
au beau milieu des vignes qui couvraient ses venants.
On prétend que Licinius qui, au premier siècle après J.-C. fut intendant de la région au nom de l’empereur Auguste,
y aurait caché le fruit de ses malversations économiques et ce,
au beau milieu des vignes qui couvraient ses venants.
Savoie
(73) :
CHAMBERY (73000)
- Le trésor des moines a disparu
En 1792 les commissaires
révolutionnaires de Chambéry se portèrent en la voisine abbaye de Tamié pour y
saisir, en vertu d’un décret de la Convention, tous les métaux précieux qu’elle
contenait. Les moines leur firent bon accueil pendant leur mission. Un si bon
accueil qu’ils parvinrent à les saouler du vin de frais tonneaux hâtivement
défoncés pour la circonstance. Pendant que ces commissaires cuvaient leur vin
dans le sommeil le plus profond, les moines s’échappaient, emmenant avec eux le
trésor de l’abbaye. Le magot fut caché dans la région, sans doute dans une
dépendance de l’abbaye, car en ces temps on ne pouvait guère aller très loin,
ainsi chargé, sans se faire remarquer. Il ne réapparut jamais. De nos jours,
les trappistes sont revenus à Tamié, et y fabriquent un fromage très renommé en
Savoie. Le secret du trésor s’est lui bel et bien perdu depuis la Révolution.
Vers Le Châtel, s’élève la tour de Bérold, ancienne vigie. Elle servit pendant des années de point d’encaissement pour les agents du fisc qui œuvraient dans la région pour le compte du duc de Savoie. Une tradition de trésor s’attache aux environs de cette vigie. En 1597, lorsque les troupes de Lesdiguières, chef de Huguenots, s’emparèrent de la région, elles s’installèrent autour du monument. Surpris, Les agents de la trésorerie de Savoie auraient caché leur caisse quelque part autour de la vigie, qui ne retomba en mains savoyardes que quelques années plus tard avant d’être reprise par les Français. Le dépôt resta toujours par la suite introuvable.
La plaine que surplombe cette tour
fut probablement habitée autrefois. On y a trouvé de vieilles armures, des
tombeaux et des monnaies (d’après Fulgence Morin, ancien curé de Sardières, et
membre d’une société archéologique régionale).
Merci à tous de suivre ces histoires
des trésors de nos régions.
Bonne fêtes de fin d’année et à
bientôt en 2017 pour de nouvelles histoires de trésors perdus, cachés, ou
oubliés dans nos chères régions de France.
Amicalement
Faachar