Chère amis lecteurs et lectrices, après
une longue pause hivernale (dû à ces fêtes de fin d’année et à ma participation
à des chasses au trésor) me voici de retour pour vous présenter de nouveaux
trésors perdus, cachés, ou enfouis dans nos chères régions de France.
Pour continuer dans la foulée des
régions du Sud, cet article va être aujourd’hui consacré aux trésors de la
région Midi-Pyrénées proposé par M. Audinot à travers ces années de recherche
des trésors perdus au cours des siècles.
Ariège
(09) :
COUFLENS (09140) — Une cloche d’or
Une grotte qui servit de refuge
pendant l’invasion française se trouve au-dessus du village, sur le versant du petit
mont du Mirabal qui regarde vers le Salat. Une cloche d’or y serait enfouie
depuis l’annexion de la région par les troupes françaises. Par « cloche
d’or », la tradition entend souvent une cloche ordinaire, enfouie à
l’envers, et servant de réceptacle à diverses valeurs dont de l’or.
RIMONT (09420) - Deux trésors pour un village
La plupart des familles de Rimont
sont de la plus authentique noblesse, portées collectivement en cet état par le
roi Louis VII, après un séjour enchanteur qu’il fit dans la ville. On y
recherche encore deux trésors. L’un serait composé de lingots d’or ramenés par
des familles de Rimont à l’issue d’un voyage en Amérique, sans doute au XVIIIe
siècle. Ce trésor aurait été caché pendant la Révolution au pied d’un chêne du
parc du château de Céret. Un autre aurait été dissimulé à la même époque dans
les vestiges de l’abbaye du vallon de la Case-Dieu. La famille en question dut,
en tout cas, bel et bien partir pour l’émigration en 1792 et les mains vides,
ce qui confirme la croyance en l’existence d’un trésor.
Aveyron (12) :
SAINT-AFFRIQUE (12400) - Les trésors du rocher de Caylus
Situé non loin du village de
Saint-Affrique, le rocher de Caylus passe pour receler plusieurs trésors cachés
au temps des guerres religieuses et les cloches d’une chapelle qui s’élevait
là. Quelques vestiges encore visibles sur ce roc sembleraient être ceux d’une
ancienne forteresse militaire.
SALLES-LA-SOURCE (12330) - «L’écriture» indique l’emplacement du trésor
Près de la commune, on trouve, sur le
Causse de Rodez, le gouffre de la Vayssière. À côté, dans une grotte, on a remarqué autrefois sur les parois
des signes du type de ceux découverts à Glozel, près de Vichy dans l’Allier,
écriture que l’on pense être Gauloise. La tradition veut que les signes de cette
grotte indiquent l’emplacement d’un trésor très ancien. Elle est aussi supposée
receler « un trésor de guerre». La région eut pas mal à souffrir des guerres de
Religion, et le château même de Salles-la-Source, pris par les ligueurs, fut
finalement délivré par les villageois. Dans cette affaire, il pourrait s’agir
du trésor des ligueurs.
Haute-Garonne
(31) :
BLAGNAC (31700) - Saint Exupère est sous les eaux
Amusant trésor à retrouver à
Blagnac, dans le lit de la Garonne. C’est la très ancienne et vénérée statue de
Saint Exupère, que le curé dut, sous la pression des habitants, précipiter dans
la Garonne, en 1784, pour tenter de calmer les eaux d’une inondation devenue
très menaçante.
MONTSAUNES (31260) — Des signes gravés pour un trésor templier
L’église du bourg était autrefois
incorporée à l’une des plus puissantes commanderies templières du royaume.
Elle en est le seul vestige
encore debout.
Elle recelait quantité considérable de scènes, signes, emblèmes
et graffitis peints ou gravés sur la pierre par les Templiers.
Régulièrement,
des chercheurs de trésors se penchent sur leur sens occulte, pensant que
quelques-uns de ces signes pourraient conduire à une ou plusieurs caches
souterraines.
Gers
(32) :
LECTOURE (32700) - Les écus de Jean V d’Armagnac
En 1470, Jean V d’Armagnac, dont la
vie avait été scandaleuse sous Charles VII (il avait eu un enfant de sa propre
sœur), entra en conflit direct avec Louis XI, qui obtint du Parlement sa
condamnation au motif de haute trahison.
Le 5 mars 1573, les troupes royales
parviennent enfin à s’emparer du proscrit, réfugié dans son château de Lectoure. Le sénéchal de Beaucaire tenta de lui faire dire où
était son trésor de guerre, mais devant son mutisme, le tua de ses mains. La
ville fut ensuite mise à sac.
Les écus de Jean V d’Armagnac ne
furent jamais retrouvés et il est fort probable qu’ils reposent encore dans la
dernière forteresse où il put tenir tête si longtemps aux forces royales: le
château de Lectoure.
MONLEZUN (32230) - Le trésor des protestants
Le capitaine Sus, un protestant qui
ravagea la région au XVIe siècle, avait établi son quartier général dans
l'ancien château fortifié des comtes de Pardiac. La place finit par être reprise par les
catholiques, puis incendiée. On a longtemps recherché le trésor du capitaine
protestant dans les ruines et les souterrains de la forteresse.
SAINT-LARY (32360) — Le trésor du château
Le château de Saint-Lary (propriété actuel des frères Bogdanov), qui comprend
des éléments architecturaux des XIVe et XVe siècles, passe pour receler un
important trésor.
On trouve souvent ce dépôt mentionné comme étant celui d’une
famille Colloredo.
L’écrivain Robert Charroux cite ce trésor et ce nom dans sa
liste des plus grands trésors de France, mais sans beaucoup de précisions.
Pour
le chercheur Pierre Jarnac, ce trésor serait celui de la famille de Béon-Béarn,
qui avait succédé comme propriétaire du bien, aux Colloredo et dont le dernier
rejeton, François Frédéric, fut forcé d’émigrer en 1790. Il ne revint jamais à
Saint-Lary et ce dépôt mentionné par Charroux serait son trésor.
Lot
(46) :
CAHORS (46000) - Dans un gouffre du Lot, le grand autel de la cathédrale de
Cahors
Le 30 août 1572, la ville de Cahors
était mise à feu et à sang par quelques châtelains huguenots des environs, dans
le cadre d’une grande offensive qui devait toucher simultanément toutes les
grandes villes du royaume. L’un de ces chefs de guerre protestants était
Antoine de Gourdon, seigneur du château voisin de Cénevières. Dans le butin collecté, il se tailla la part du lion. Il fit
charger pour lui, sur deux gabares, les marbres de l’autel du Saint-Suaire et
le grand autel de la cathédrale de Cahors, une pièce médiévale unique faite de
métaux précieux, de marbres, de pierreries. Par malheur, l’un des navires qui
transportaient ces trésors, remontant le Lot vers Cénevières, certainement trop
chargé, fit une embardée et coula au niveau du gouffre de Galessie.
Là repose encore le prestigieux autel, car c’est lui qui le transportait, et vraisemblablement bien d’autres pièces collectées pendant la mise à sac de la ville.
BORDÈRES-SUR-L’ÉCHEZ (65320) - Le trésor du bois du Commandeur
Là repose encore le prestigieux autel, car c’est lui qui le transportait, et vraisemblablement bien d’autres pièces collectées pendant la mise à sac de la ville.
PERN (46170) - L’introuvable trésor des seigneurs de Pern
Les malheurs des « Des Lacs », seigneurs De Pern, sont restés proverbiaux dans le village. En 1789, leur château fut détruit par un incendie qu’allumèrent des paysans soucieux de voir disparaître les droits de propriété d’Ancien Régime qui entravaient leur prospérité. Les ruines du château furent finalement pillées après le départ des « Des Lacs », ce qui y fut l’occasion de la découverte de plusieurs tombeaux anciens. Leur trésor ne fut lui jamais découvert.
Hautes
-Pyrénées (65) :
BAGNERES-DE-BIGORRE (65200) - Le trésor des Maures
Au sud de Bagnères-de-Bigorre, le
gouffre de Lhéris passe pour receler un trésor abandonné là par les Sarrasins
lorsqu’ils furent contraints de quitter la région.
On signale un autre trésor supposé
avoir la même origine dans le domaine de Lattré-des-Règles, au-dessus d’Arette.
BORDÈRES-SUR-L’ÉCHEZ (65320) - Le trésor du bois du Commandeur
Au XIVe siècle, la commanderie templière de Bordères était l’une des plus importantes de la
région.
De nos jours, il n’en reste plus pierre sur pierre. Ne subsiste plus,
voisin, qu’un Bois du Commandeur qui appartenait aussi à l’ordre, et dans
lequel les traditions populaires locales évoquent l’existence d’un trésor
composé d’une barrique d’or.
Tarn
(81) :
GRAULHET (81300) - Des cloches enterrées sous un coteau
À sept kilomètres environ de
Graulhet vers Lavaur, et le long du ruisseau de l’Assou, on trouve une croix
qui marque l’emplacement d’une ancienne chapelle détruite à l’occasion des
guerres de Religion.
Ses cloches, cachées à la hâte, sont toujours enterrées
quelque part sur la crête de la colline dominant le vallon de l’Assou.
Dans
cette zone, existaient autrefois un important village et une église.
L’ensemble
fut vraisemblablement détruit pendant les guerres de Religion, et c’est à cette
occasion que les cloches furent enterrées.
Ce hameau dressait ses maisons entre
la ferme de Druillé et Le cours de l’Assou.
PADIES (81340) - La cache du bandit Gourgoul
On voit encore, à Padiès, les
vestiges d’un très ancien château qui connut bien des vicissitudes. Au XIVe
siècle, il fut occupé par les Anglais pour être ensuite repris par les
Français.
En 1586, il devint l’antre d’un grand bandit nominé Gourgoul qui
venait de Valdériès.
Avec toute une bande de malfaiteurs, il commettait, sous
couvert de convictions religieuses, les plus odieux crimes, pillant, violant,
assassinant, rançonnant.
Le sénéchal de Toulouse et le Viguier d’Albi finirent
par mettre le siège devant la place.
Tous les assiégés, Gourgoul inclus, furent
tués dans les combats.
Leur trésor, fruit de plusieurs mois de rapines dans la
région, repose encore quelque part dans les ruines du château.
MALAUSE (82200) - Le trésor d’un compagnon de Jéhu
La Terreur Blanche, réaction
particulière des régions sud de la France au jacobinisme, juste après la
Révolution et surtout sous la Restauration, suscita quelques vocations dans le
département du Tarn-et-Garonne.
II était alors de bon ton de châtier les
anciens montagnards, les dénonciateurs de la Terreur, les acquéreurs de biens
nationaux.
Le plus souvent, ce parti pris politique servait de caution à de
purs actes de brigandage.
Ainsi, un dénommé Jaffard sema la peur dans tout le
département dès 1816, en exerçant ce qu’il pensait être une légitime vengeance.
Royaliste de la dernière heure il pillait et rançonnait pour ce faire les
alentours de Malause.
Il avait installé sa cachette dans un souterrain-refuge
encore visible près de Malause et connu sous le nom de Barbe d’Or.
MOISSAC (82200) - Trésor d’émigré
Seigneur de Moissac à la Révolution,
le marquis de Lamboulas émigra dès 1792.
Avant de quitter la région, il entassa
son or dans un sac de peau qu’il enterra dans la région.
Ce trésor reposerait
dans la plaine du Luc, « dans un remblai du ruisseau qui passe à proximité du château,
au pied d’un grand Sault».
C’est du moins la confidence que fit
le marquis à l’un de ses valets juste avant de mourir à l’étranger.
Revenu, le
valet, malgré ses recherches, ne put jamais remettre la main sur le sac de
peau, faute de renseignements plus précis.
On dit que les moines de l’abbaye de
Moissac auraient eux aussi caché un trésor, toujours à la Révolution, quelque
part dans la même plaine.
Merci à toutes les personnes qui visitent ce blog et qui me témoignent de
leur intérêt.
Et je profite de cet article pour saluer ma nouvelle équipe de briseurs d'énigmes : "Les Inter-Récents".
A bientôt pour de nouvelles histoires de trésors perdus, cachés, ou oubliés dans nos chères régions de France.
Amicalement
Faachar