mardi 10 décembre 2013

(Languedoc Roussillon) Trésors perdus, cachés, oubliés des régions de France

Chère amis lecteurs et lectrices, me voici de retour pour vous présenter de nouveaux trésors perdus, cachés, ou enfouis dans nos chères régions de France.

Suite à la demande d’un ami Laurent, cet article va être aujourd’hui consacré aux trésors de la région Languedoc-Roussillon proposé par M. Audinot à travers ces années de recherche des trésors perdus au cours des siècles.
 
 
Aude (11) :
CAMPAGNE-SUR-AUDE (11260) - Les signes cabalistiques et le trésor templier
L’église de Campagne-sur-Aude, qui appartint par la suite aux chevaliers de Malte, était auparavant une chapelle de commanderie templière. Les Frères qui occupaient cet établissement auraient caché dans les environs un important trésor.
Des signes réputés cabalistiques, gravés sur les murs extérieurs et intérieurs de l’église indiqueraient la position de ce dépôt. Dans les années 1960, des prospections furent conduites dans l’édifice même, mais elles restèrent sans résultat.
On remarqua alors, tout au plus, que « de petits trous existant dans le mur séparant la cuisine du salon, dans le vieux presbytère, laissaient passer un courant d’air capable d’éteindre une allumette enflammée ». On en déduisit que des souterrains se trouvaient là, mais ils ne furent jamais découverts. 

 
VILLELONGUE-D’AUDE (11300) - Trésor de la Révolution

Les moines de l’abbaye voisine de Villelongue-d’Aude, des cisterciens, auraient caché leur trésor dès 1791, avant que d’être expulsés de leur fondation qui remontait au XIIe siècle.
Il est effectivement aisé de constater que l’on ne garde trace nulle part de la saisie des grosses cloches qui ornaient l’édifice, et qui furent très certainement cachées tout près pour être soustraites à la fonte.
 
Mais, qu’est-ce qu’un trésor d’abbaye.
 
Pas toujours de ces monceaux d’or dont rêvent les chercheurs un peu poètes, mais le plus souvent des biens plus frustres, dissimulés surtout par vengeance ou mépris aux commissaires de la République.
 
C’est ainsi que l’inventaire établi en 1791, celui qui reprend pièce après pièce la composition du trésor finalement disparu, nous éclaire singulièrement sur ce que pouvait être, sous la Terreur, un de ces « trésors d’abbayes», et plus précisément celui de Villelongue-d’Aude.
 
Il dénombre des chandeliers qui ne sont pas en argent, des ciboires, patènes et calices qui eux le sont, ainsi que quelques outils de cuivre et de l’argenterie destinée à servir les Frères dans les grandes réceptions.
 
Il n’y a pas qu’à Villelongue que les cloches disparurent, dans le département de l’Aude. Ce fut aussi le cas à Fraisse-Cabardès. On dit qu’elles reposent encore «dans un souterrain partant vers l’est du village».

Vers Axat et Artigues, là où s’élevait jadis le monastère de Masgrenier. Le trésor des moines, qui obéissaient encore avant la Révolution à la règle de saint Benoît, aurait été enfermé dans une grande marmite métallique, peut-être un chaudron, et enterré avec les vieilles cloches, près des bâtiments maintenant disparus.
 
 
Gard (30) :
 
PONT-SAINT-ESPRIT (30130) - Sous un peu d’eau : les sarcophages antiques d’Arles
 
En 1564, le roi Charles IX fit une longue visite dans la région sud-est de la France.
A Arles, il jeta son dévolu sur les sarcophages antiques du cimetière des Alyscamps et il fut convenu que les plus belles d’entre ces pièces seraient acheminées vers Paris pour décorer le Louvre.
 
Pour ce faire, elles seraient chargées sur un bateau qui, remontant le Rhône, aurait ensuite débarqué son fardeau, finalement tracté vers Paris par la Seine.


Le navire fit malheureusement naufrage à Pont-Saint-Esprit avec tous ses trésors, juste au niveau des arches qui ont donné son nom à la ville. Rien ne fut jamais tenté pour retirer le précieux chargement des boues du fleuve.
Avec les antiques, se trouvaient aussi des œuvres médiévales, collectées par Charles IX à l’occasion de son voyage.
 
En 1944, un bombardement allié mené près du pont fit jaillir des vases et graviers du fleuve des morceaux d’antiques, ainsi ceux d’une statuette du XVe siècle. Une bombe était tombée à l’endroit où, autrefois, le navire lourdement chargé s’était échoué.
 
Bien que ces trésors, d’une très grande valeur, soient presque à portée de main, il est stupéfiant de constater que rien n’a été fait, à notre époque, pour les dégager.

Le navire de Charles IX ne contenait pas que des sarcophages, mais aussi des objets métalliques datant de l’antiquité.
Le musée d’Avignon conserve ainsi deux magnifiques vases romains en argent, finement ouvragés, retrouvés près du lieu du naufrage à l’occasion d’une sécheresse qui avait complètement révélé le lit du fleuve.


ROQUEMAURE (30150) - Des valises bourrées d’or

Les flancs de la barre dite de Roquemaure comportent pas moins de soixante-quatre grottes déjà répertoriées.
 
D’autres, aux accès effondrés, ne sont pas connues. C’est dans l’une d’elle qu’un bandit cacha, dans les années 1950, un important trésor glané lors de hold-up effectués dans la région. Il s’agissait de pièces et de lingots d’or, de bijoux aussi, le tout enfermé dans deux grosses valises.

Non loin, reposerait aussi le corps d’un complice proprement occis. La difficulté à retrouver ce trésor, plusieurs fois ressenti par des radiesthésistes, vient du fait que, là-bas, certaines grottes sont évanescentes, c’est-à-dire apparaissent ou disparaissent au gré de mouvements de terrain.

Les anfractuosités de la barre de Roquemaure recèleraient aussi des trésors cachés pendant la Révolution et au cours de l’Occupation.
 
Hérault (34) :
AGDE (34300) - Un trésor nazi dans l’Hérault?
En 1964, des plongeurs qui inspectaient le fond de l’Hérault en plein centre-ville, près d’un pont en démolition, découvrirent une belle statue en bronze, figurant un éphèbe, et fondue selon les préceptes du sculpteur grec Lysippe (IIIe siècle avant notre ère).
Elle était incomplète. Manquait son bras droit, qui fut retrouvé six cents mètres plus loin. Dans les semaines qui suivirent, d’autres vestiges antiques, toujours très éparpillés, furent exhumés aux abords.La statue fut étudiée, et les experts confondus dans leurs constats. Il ne pouvait s’agir, comme on le croyait d’un bronze antique échappé de quelque épave. Le bras gauche comportait des traces de restauration typiques des moyens techniques utilisés au XIXe siècle.
D’où pouvait donc venir cette statue d’éphèbe presque grandeur nature?
Un chercheur de trésors réputé a émis l’idée que l’Éphèbe ne serait autre qu’une mince partie d’un trésor nazi.

En 1944, les Allemands durent quitter précipitamment le château de Belle-Isle, propriété du Dr Emmanuel Laurent, réquisitionnée pendant les années de guette. Or, le Dr Laurent était un riche amateur d’art. Il avait réuni dans son château une extraordinaire collection d’antiques acquis pendant ses voyages en Méditerranée.

Il décéda à la fin de la guerre, et sans inventaire précis de ce qui avait pu disparaîtrez ses héritiers mirent en vente ce qui subsistait de sa collection.
L’éphèbe en aurait fait partie et aurait été immergé avec d’autres œuvres par les nazis avant leur départ.
Fait étrange, qui viendrait corroborer cette hypothèse d’un trésor hétéroclite: La statue a été découverte hors de tout contexte archéologique, et sans la moindre épave à ses côtés.

L’hypothèse du trésor jeté à l’eau par les nazis a été confortée, en 2001, par la découverte, non loin du lieu où avait été collecté l’éphèbe, de deux autres statues métalliques en bronze elles aussi de très bonne facture.


BÉZIERS (34500) - Les trésors du bandit sont dans le bois

Le 18 février 1843, on guillotinait publiquement à Pézenas, un dénommé Pomarèdes, bandit âgé de quarante ans environs, qui s’était rendu coupable de nombreux vols et meurtres dans la région.
Le dossier de son procès en assises est toujours consultable au sein des archives départementales de Montpellier.
En une quarantaine d’attaques de fermes et de riches marchands rentrant de foire, et quelque trois assassinats, Pomarèdes avait accumulé une véritable fortune.
Quand lors de son procès, on lui demanda d’indiquer l’endroit où cet or était caché, il sollicita qu’on l’accompagne dans le bois de Caussiniojouls près de Bouleran, où il révélerait l’emplacement de la cache à condition qu’on lui laisse la vie sauve.
Le procureur du roi n’accepta pas le marchandage, et Pomarèdes fut promptement exécuté sans avoir pu se rendre sur place. Son ou ses trésors y dorment encore.

Pour terminer, évoquons un souterrain, situé à trois kilomètres environ de Béziers, sur la route de Bessan. Il est localement désigné comme le Trou-de-Pomarèdes, et la tradition affirme que c’est dans cette tanière que le bandit accumulait et dissimulait le fruit de ses rapines.
Mais pourquoi aller ainsi chercher là, et de façon hasardeuse, ce que le bandit lui-même désigna comme caché dans le bois de Caussiniojouls?


Lozère (48) : 
FRAISSINET-DE-FOURQUES (48400) - Le mur aux quatre mille Livres en écus d’argent
Un important trésor reste à retrouver quelque part dans l’une des plus anciennes maisons de ce village qui dans les premières années du XVIIIe siècle, fut l’un des épicentres régionaux de la rébellion cévenole.
C’est pourquoi, vers 1702, les dragons de Louis XIV le réduisirent pratiquement en ruines, déportant ou fusillant la population. L’affaire qui va suivre est mentionnée dans le rapport d’un officier du roi, pièce qui a quelquefois été reprise par les historiens ayant eu à travailler dans le détail sur la fameuse meurtrière et longue guerre civile dite « des Cévennes ».
Ce document raconte comment un jour, les dragons surprirent un homme rodant parmi les ruines du village. Arrêté et questionné sur sa présence en ces lieux, il avoua être revenu y déterrer, dans sa demeure, quelques 4 000 écus d’argent qu’il y avait caché au début de la guerre. Sachant son sort d’avance déterminé, il ne révéla ni l’emplacement de sa maison ni celui de sa cachette.
Il fut arquebusée et le trésor resta en place. Le village de Fraissinet-de-Fourques s’est ensuite relevé de ses ruines. Comme la plupart des hameaux de la région, il porte encore les cicatrices de la guerre.
Maintes maisons n’ont pas été reconstruites après les événements et se sont peu à peu changées en granges, caves, petites fermes, ou sont restées en ruine.
 
MARCHASTEL (48260) - Les trésors d’un lac sacré
Le lac de Saint-Andéol, sacré depuis la nuit des temps et déjà mentionné comme un site païen, au VIe siècle par Grégoire de Tours, est constitué par une retenue d’eau d’altitude qui s’est naturellement aménagée, peu à peu, dans les restes d’un très ancien cratère de volcan du plateau d’Aubrac.
 
On y jeta des offrandes précieuses jusqu’au XIXe siècle et les archéologues de tous les temps ont rêvé à ce qu’ils pourraient découvrir dans les vases de cette retenue qui ne fut jamais curée. Il fut même un temps question, sous le règne de Louis XIV, d’assécher le lac pour le fouiller.
En quelques siècles, le lac a baissé de niveau, ce qui fait que ses anciennes rives constituent aussi des emplacements potentiels de recherche.


Un peu plus loin, où se dresse maintenant une croix, on a reconnu les traces d’un temple antique.
 
 

Pyrénées-Orientales (66) :
 
MAUREILLAS-LAS-ILLAS (66480) - Trésors de brigands
 
Les grottes qui entourent le village, comme l’ancien château en ruines, servirent au XIXe siècle de repère à une importante bande de brigands qui, chaque coup de main effectué, se retrouvait dans ces caches souterraines. On parle, à Las-Illas, de butins cachés par les bandits dans leurs tanières souterraines.


Des terrains qui valent de l’or
 
Lorsque les républicains espagnols durent céder devant l’avancée franquiste, ce fut dans la panique la plus complète. Des dizaines de milliers de réfugiés tentèrent alors de franchir clandestinement la frontière avec la France, principalement à Las Illas.

Des rumeurs selon lesquelles les policiers français auraient été en charge de délester les migrants des trésors qu’ils traînaient avec eux firent cause de l’enfouissement d’un nombre considérable de petites économies familiales dans cette zone de passage.

Les moindres bois, les cavités et les murets recevaient tous de petits dépôts. Après les événements, les gens de la région retrouvèrent quelques-unes de ces caches, ce qui contribua à faire considérablement grimper les prix des terrains jouxtant la frontière. De nos jours, faute de repères solides, de nombreux magots composés de lingots, pièces d’or et bijoux, y sont encore en place, oubliés de leurs propriétaires.
 
 
SALSES-LE-CHATEAU (66600) - L’or accumulé par la garnison espagnole
 
C’est en 1497 que les Espagnols, qui occupaient la région, commencèrent l’édification de la forteresse de Salses. Malgré plusieurs sièges infructueux, les Français ne purent reprendre la ville qu’à l’issue du traité des Pyrénées. Les Espagnols auraient alors quitté les lieux en laissant, dans les souterrains du château, tout le trésor de guerre qu’ils y avaient accumulé.


Il semblerait que le secret de la cache ait été conservé en Espagne.
 
En 1939, un maçon perpignanais mît en déroute une bande de chercheurs d’origine espagnole qui procédaient à des fouilles clandestines dans les souterrains.
 
D’autres tentatives du genre, effectuées dans les mêmes lieux, avaient déjà échoué. Il se pourrait que la salle dans laquelle repose le trésor de Salses soit protégée par des systèmes hydrauliques, il y a quelques années, Monsieur Fourty, guide de la forteresse, avait découvert dans les galeries tout un jeu de vannes.
En bouchant une des canalisations, il mit hors d’eau une salle souterraine que l’on ne connaissait pas au château. Elle était malheureusement vide.


J'espère avec cet article vous avoir fait découvrir de nouvelles histoires de trésor concernant le Languedoc Roussillon.

A bientôt pour de nouvelles histoires de trésors perdus, cachés, ou oubliés dans nos chères régions de France.

 
Amicalement
 
Faachar